Telemann, Couperin, Bach, Leclair

Conversations Galantes

Georg Philipp Telemann (1681-1767)
Quatuor en si mineur, TWV 43:h2 (1738)

Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Musikalisches Opfer (Offrande musicale), BWV 1079 (1747)
« Sonata sopr’il soggetto reale a traversa, violino e continuo »

François Couperin (1668-1733)
Les Nations (1726), Premier ordre « La Françoise » – extraits

Jean-Marie Leclair (1697-1764)
Deuxième récréation de musique, op.6 (1736) – extraits

Les Talens Lyriques
Christophe Rousset Direction

Musique d’orfèvre, intime par excellence, la sonate en trio, pour deux instruments solistes et basse continue, modelée par Corelli, a inspiré les plus grandes figures du xviiiesiècle. Ces conversations galantes, entre la France et l’Allemagne, réunissent les œuvres de : François Couperin (1668-1733), Jean-Marie Leclair (1697-1764), Johann Sebastian Bach (1685-1750) et Georg Philipp Telemann (1681-1767).

Le premier publie « La Françoise », extraite des Nations, en 1726, mais il se plait à rappeler dans son aveu au public que la « sonade » qui ouvre l’œuvre fut aussi la première qu’il composait, « et qui ait été composée en France ».

Jean-Marie Leclair, danseur et violoniste virtuose, célèbre pour ses concertos et ses sonates pour violon soliste, publie également plusieurs recueils de sonates en trio, dont sa Première récréation de musique (op. 6), en 1736. « D’une exécution facile », cette suite de danses gracieuse destinée à un cadre amateur est un véritable hommage à la tradition musicale française.

Johann Sebastian Bach quant à lui laisse peu de sonates en trio mais non des moindres. La Sonata sopr’il soggetto Reale a traversa, violino e continuo est dédiée au roi de Prusse Frédéric II – qui en a suggéré le thème – et fait partie des dernières œuvres que le cantor compose, en 1747, dans le goût galant moderne de Potsdam.

L’évolution du genre est toutefois déjà à l’œuvre et la viole s’émancipe de la partie de basse continue dans les Nouveaux quatuorsque Georg Philipp Telemann compose à Paris en 1738, pages vivantes, colorées et inventives qui dressent un pont vers le quatuor classique.