Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
Opéra en trois actes sur un livret anonyme Créé le 8 janvier 1735 à Londres (Covent Garden)
Direction musicale : Christophe Rousset Mise en scène : David McVicar Chorégraphie : Colm Seery Décors et costumes : Vicki Mortimer Lumières : Paule Constable
Ariodante : Stephanie Houtzeel Ginevra : Chen Reiss Polinesso : Max Emanuel Cenčić Dalinda : Hila Fahima Lurcanio : Josh Lovell Il Re di Scozia : Peter Kellner Odoardo : Carlos Osuna
Gustav Mahler-Choir Les Talens Lyriques
Production du Staatsoper Wien
Grand spécialiste de Händel, dont il livre avec ses Talens Lyriques des interprétations ciselées et enthousiasmantes, Christophe Rousset retrouve avec bonheur Ariodante, l’un des chefs-d’œuvre de l’opéra italien.
Créé le 8 janvier 1735 au théâtre de Covent Garden, Ariodante de Händel ne reste que onze soirs à l’affiche. Repris pour deux représentations en 1736, l’ouvrage tombe dans l’oubli, et ce n’est que deux siècles plus tard que l’œuvre s’inscrira comme l’un des opéras les plus appréciés du compositeur. Tout débute par une histoire tirée de trois chants du poème épique de l’Arioste, Orlando furioso, qui, à cette époque, enflammait l’imagination du compositeur. Une histoire simple, violente et douloureuse, aux couleurs vives de la chevalerie mais aux résonances immuables du cœur humain. L’histoire de cinq personnages liés les uns aux autres par une seule chaîne sentimentale – Lurcanio aime Dalinda qui aime Polinesso qui aime Ginevra qui aime Ariodante – sous le regard d’un ascendant, père et roi.
Dans son Ariodante, Händel offre à chacun de ses personnages des pages où la passion étincelle, n’hésitant pas à mettre en avant toute la virtuosité vocale de ses interprètes. Les protagonistes de cette tragédie amoureuse ne sont pas victimes de la fatalité et ne succombent pas sous les coups d’un destin aveugle ou vengeur. Ils s’abandonnent aux vertiges de leur passion, abusés par des apparences trompeuses. L’aria da capo, forme favorite de l’opera seria, permet l’exaltation et l’approfondissement des sentiments. Cette structure, répétitive par définition, décline à satiété les troubles qui agitent l’âme des héros.
© Claire Meyer