Symphonies Révolutionnaires

« L’histoire d’Orphée et Eurydice est tragique : mordue par un serpent le jour de ses noces, Eurydice est arrachée à la vie. Orphée obtient la permission de Pluton et Proserpine d’aller la chercher aux Enfers, à condition de ne jamais se retourner. Mais le doute s’installe : Eurydice se sent délaissée, lui reproche son manque d’amour, et ce simple regard, en se retournant, scelle sa perte définitive. Ce drame rappelle combien l’amour a besoin de preuves constantes, et qu’un geste peut tout remettre en question.

Cette œuvre s’inscrit dans un programme plus vaste, où l’évolution des émotions dans la musique et les arts accompagne la transition vers l’ère révolutionnaire. De Gluck à Méhul, c’est tout un monde qui bascule : la grandeur aristocratique laisse place à l’idéal de liberté et d’universel. La musique, comme la peinture de Jacques-Louis David, capte ce souffle de renouveau. Ce voyage à travers l’histoire et les passions humaines ne s’arrête pas aux chefs-d’œuvre. Il révèle aussi ces “petits maîtres” oubliés, comme Salieri, dont l’influence permet de mieux comprendre les grands. Comme en peinture, il faut parfois s’attarder sur les figures discrètes pour saisir toute la richesse d’une époque. »

– Christophe Rousset